Bonnie roulait à toutes vitesses, tentant tant bien que mal de semer la voiture qui la suivait. Elle tourna son regard vers le rétroviseur, constatant que sa petite fille dormait paisiblement. Elle regarda ensuite son mari, tournant les pages du grimoire avec hâte. Il se devait pourtant d’aller plus vite. « Tu ne peux pas utiliser un sortilège pour trouver la page ? » Il ne leva même pas les yeux sur sa femme. Connor tourna une nouvelle page, scrutant chacun de ses détails. « Il faudrait que je me concentre, et je ne suis vraiment pas calme là. » « La magie est plus forte lorsque l’on est plusieurs chéri. » Elle tourna rapidement le volant, freinant en même temps. Ils venaient de tomber dans un cul de sac. Connor et Bonnie attrapèrent alors rapidement la main de l’un et de l’autre. Concentrant leurs énergies mutuelles afin de trouver le sortilège dont ils avaient besoin pour se protéger. Une autre voiture se gara derrière la leurs. Les portières des voitures s’ouvrirent d’un même mouvement, fluide et mécanique. Bonnie se mit à contempler son mari, lui souriant légèrement. Elle savait ce qui allait se produire, tout comme Connor le savait. Ils se mirent à réciter un sortilège, d’une même voix. Quelques secondes plus tard, ils sortirent de la voiture, Bonnie tenant dans ses bras sa petite fille. Connor se plaça alors devant les deux femmes de sa vie. Les autres n’étaient pas encore sortis de la voiture, pourtant cela n’allait pas tarder. Les Anciens se mirent à sortir, avec un même flegme déconcertant. Merlia l’une des quatre Anciens sortie s’avança de quelque pas. « Vous savez pourquoi nous sommes ici. Vous savez aussi, que vous n’auriez pas du chercher à nous fuir. » Bonnie garda la tête haute, caressant doucement les cheveux qui perçaient le crane de sa petite fille. Connor lui, tentait de ne pas laisser transparaitre sa peur. « Nous savons ce que vous avez fait aux autres, mère. C’est pourquoi nous avons décidés de fuir, Bonnie et moi. » Merlia lui sourit, elle était fière de lui. Pourtant, elle se devait d’agir avec les autres Anciens. Ils allaient retirer les pouvoirs de ces sorciers mais ils allaient aussi les faire disparaitre de ce monde. Eux et la petite. Les Anciens avaient décidés d’abolir la magie de leurs enfants, la jugeant trop dangereuse après qu’ils aient usés de celle-ci à des fins personnelles. Le fait qu’ils aient fuis montrait qu’ils comptaient usés de magie encore. Et le seul moyen de leurs faire comprendre qu’ils n’auraient pas du, était de les exterminer. Merlia baissa les yeux, tentant de rendre son visage impassible. Bonnie déposa sa petite fille dans la voiture, derrière elle. Elle s’avança ensuite vers son mari et mit sa main dans la sienne. « Vous tuez vos propres enfants, vous n’êtes pas digne d’être des servants de la nature. » « Nous le sommes plus que tu ne le crois, Bonnie Sullivan. » Elle n’aimait pas qu’on l’appelle par son prénom de jeune fille, s’étant trop rapidement habitué à son nom d’épouse. Bonnie et Connor n’allaient pas résistés, ils ne le pouvaient pas. Ils avaient fait ce que les sorciers allaient leurs faire. Ils avaient donnés leur magie, leur pouvoir. A leur fille, cette fille qu’ils avaient englobés au préalable d’un sortilège de protection. Les Anciens se mirent alors à lancer une incantation, incantation qui fit imploser les lumières environnantes, et qui brisa les vitres de la voiture. Bonnie et Connor tombèrent alors soudainement sur le sol. Merlia s’écroula alors sur le sol, anéantie. John s’agenouilla près d’elle et prit sa main. « Ma’man ? Pà’pa ? » La voix d’enfant déchira la nuit. John se leva brusquement, avançant rapidement vers la petite. Les autres Anciens se turent, comptenplant le spectacle. Elle était la seule à avoir survécue, la seule qui n’ai pas été touchée par leur sortilège. Il allait lancer un nouveau sortilège mais se fit arrêter brusquement par Merlia. « Ne touche pas à ma petite fille. Si elle a survécue, c’est que les esprits de la nature ont décidés de la laisser survivre. » John soupira, blasé. Il regrettait d’avoir usé de sa magie pour tuer d’autres sorciers, et il savait qu’à un moment ou un autre, il allait en payer le prix. Ce fut cette nuit là, que les Anciens décidèrent de se séparé, complètement déboussolé de ce qu’ils avaient fait, sous l’idée de John. Leurs enfants ne méritaient pas un tel destin. Merlia décida de partir loin, comme les autres. Emmenant avec elle, sa petite fille, sa toute petite Faline Megara Connorson.

« Où vas-tu comme ça, jeune fille ? » Je m’arrêtais sur le pas de la porte, regardant celle-ci avec envie. Je me tournais finalement vers ma grand-mère. Elle portait un chignon, d’un brun vieilli. Sa tenue n’était pas de si mauvais gout, pour la femme d’un certain âge qu’elle était. Elle me sourit avant de retrouver un certain sérieux et de me foudroyer du regard. « En cours. J’allais en cours. » Elle me toisa du regard, avant de me sourire et de me laisser sortir. J’avais bien d’autres choses à faire. Comme ne pas allez en cours par exemple. J’avais depuis peu découvert des choses extraordinaires. Des choses que la science ne pourrait pas expliquer. J’étais une sorcière. Et je n’étais pas la seule. Nous étions plusieurs à l’avoir découvert, et nous avions décidés de nous entraider. D’apprendre à contrôler cela. J’avais accepté, parce que je me devais de contrôler cette nouvelle facette de moi-même. Bien que la plupart de ces personnes n’étaient pas forcément mes plus chers amis. « On se rend chez qui aujourd’hui ? » Nous étions sept dans le groupe, et chaque jours, nous allions chez l’un des sept. Zachary me sourit, d’un sourire enjôleur. Il faisait partit de l’équipe des footballers du lycée, cela me grisait d’ailleurs. Ne l’imaginant pas avec un chapeau, une barbe et une baguette magique. J’avais chaque jours l’impression de vivre un remake d’Harry Potter. Ce qui ne me plaisait pas forcément. « Cette fois, c’est chez moi. » Je le foudroyais du regard avant de tourner la tête vers ma maison, ma grand-mère regardait la scène par derrière la fenêtre du rez-de-chaussée. « Roule. » Il ne se fit pas prier. Sa maison ressemblait plus à une villa, de grandes baies vitrées couraient sur tous les murs et je pouvais apercevoir à l’arrière une piscine creusé. Trois autres voitures vinrent se garer juste devant son portail. Les autres membres. Nous entrâmes quelques minutes plus tard. « Faites comme chez vous, mes parents ne sont pas là. » Il était le premier a avoir découvert ses pouvoirs, et il avait découvert aussi plusieurs grimoires dans les cartons cachés dans son sous-sol. C’est pourquoi, il s’était autoproclamé chef de la bande. « Donc, aujourd’hui je penses qu’on devrait tester chacun nos puissances respectives. Essayer d’aller jusqu’au bout. » . Hayden venait de se lever, croisant les bras sur sa poitrine. Hayden était de ces filles qui attirent tout les regards, un aimant à garçon. Elle était aussi l’une de mes plus grandes amies. Pourtant, je désespérais de la voir. Elle était toujours le premier choix, et moi toujours le second. La roue de secours. Je me servais aussi de roue de secours des gens qui m’entouraient, mais j’étais souvent utilisée de la sorte aussi. « Je ne pense pas que ce soit une très bonne idée. Nous n’arrivons pas encore à contrôler convenablement nos pouvoirs. » Hayden avait raison, et je crois que c’était ce qui m’embêtait le plus dans cette situation. Pourtant, mon caractère et ma façon d’être me prédestinait à faire des choix contradictoire, des choix que personne ne pouvait prévoir, imprévisibles. « Ca me va. Faisons ça. » Certains membres acquièçèrent. D’autres comme Hayden, restèrent dubitatif. « Oh, hurry up ! » Nous sortimes tous à l’extérieur de la maison, regardant autour de nous. A l’heure qu’il était, la plupart des jeunes étaient au lycée. Et la plupart des parents, étaient au travail. De plus, la maison de Zachary ne se trouvait pas entourée de maisons. Zachary ferma ses yeux pendant quelques secondes, et aussi soudainement que la le vent aurait pu souffler, l’eau de sa piscine se transforma en un incendie. La chaleur infernale s’abattait sur nous. Il se concentra de nouveau et les flammes disparurent, ne laissant aucune trace de celles-ci ou encore de l’eau. Son nez cependant, saignait. « Zack ? Laisse moi voir ça. » Hayden s’était déjà avancée vers lui, essuyant son nez rouge. Niais. Ce fut le seul mot qui me vient à l’esprit face à cette scène. Je m’avançais à mon tour, fermant les yeux. « Skies above, rain down on me. » Le ciel venait de faire des éclairs, et déjà de gros nuages noirs courraient dans le ciel. S’approchant manifestement de ma position, emmenant avec eux une pluie torrentielle. « More. » . La pluie se fit plus forte et une tempête venait d’éclater, créant un vent violent. J’ouvrais les yeux, regardant la noirceur des nuages et le tourment des éléments. Hayden criait, j’en étais certaine car sa bouche bougeait violemment. Les tables de jardins vinrent s’envoler et se fracasser contre les murs de la bâtisse. Amelya venait d’être éjecter contre une baie vitrée, fracturant celle-ci. « Faye, arrête ça ! » ils avaient pris la manie de m’appeler Faye, préférant m’appelé ainsi que Faline. Ou encore Eve-Artémis. « Make it stop. Make it stop ! » La tempête continuait, de plus en plus violente. Bizarrement, mon nez n’avait toujours pas commencé à saigner. Un signe peut-être que j’étais plus forte que toutes les personnes ci-présentes. C’était à la fois plaisant et frustrant. Si j’étais aussi puissante que je pouvais le prétendre, je me devais d’arrêter cette étrangeté. Fermant les yeux, je me concentrais. Essayant de ressentir en moi les énergies qui m’entouraient, tentant de calmer la bête qui rugissait au fond de moi. Je visualisais le chemin qu’avaient pris les nuages, la pluie qui cessait, et le vent qui se calmait. Enfin, je réitérais mon ordre. J’entendis alors le vent et la pluie rebroussés chemin, et bientôt, je pu distinguer de la lumière. Je me tournais ensuite vers mes acolytes, constatant la peur qui s’était dessiné sur chacun de leurs visages. Amelya ne s’était pas relevée. Ils s’étaient tous dirigés vers elle, et j’étais restée plantée comme un piquet. Horrifiée par ce que je venais de faire. Hayden venait de prendre son téléphone et d’appeler les pompiers. Je ne bougeais pas, tétanisée par la peur. Tétanisée parce que j’avais eu cette soif de pouvoir, cette soif de puissance et que je l’avais utilisée sans m’être préparée à la contrôler. Les pompiers arrivèrent quelques minutes plus tard, psalmodiant que la tempête qui s’était abattue sur la ville avait ravagée bon nombres d’endroit et avait causée aussi de nombreux accident. Ils emmenèrent Hayden dans leur camionnette, et repartirent. « I.. I.. je ne voulais pas. Je .. je .. ne savais pas comment arrêter cela. » Ils semblaient tous avoir peur, même Zachary. « You.. you should go. » Je les regardais tous, tiraillée entre l’envie de répliquer quelque chose et de partir. Je choisis la seconde option, m’hâtant pour sortir de cet endroit. Je décidai de rentrer à pied, étant venue auparavant avec Zachary. La nuit était tombée lorsque j’arrivais chez moi. La maison était sombre, plongée dans l’obscurité. Je pensais durant quelques secondes que ma grand-mère était montée se coucher depuis déjà longtemps. Je décidai donc de ne pas allumer la lumière et de monter directement. A peine eu-je déposée un pied sur la première marche que la lumière de toute la demeure s’alluma. Ma grand-mère se tenait assise dans un fauteuil du salon, visible de l’escalier. Elle ne dormait pas, elle m’attendait. Et en un instant mon esprit analysa la chose. Représailles. Je pris le temps de m’avancer vers elle, d’une démarche nonchalante, avant de lui sourire et d’ouvrir la bouche pour la refermer ensuite. « Je sais. I know exactly what you have done today, Faline Megara Connorson. » Vraiment ? Je n’étais moi-même pas certaine de ce que j’avais fais. « Tu as fais de la sorcellerie. » Le souvenir fut long à remonter à la surface. C’est par pièce qu’il revient. Je voyais mes parents, se tournant vers moi et lançant un sortilège. Sortilège qui m’avait emplie d’une énergie nouvelle. Avant de voir ma mère sortir et me prendre dans ses bras. Quelqu'un avait parlé ensuite. Ma grand-mère. Mes parents s’étaient ensuite écroulés sur le sol, mort. Les souvenirs venaient de s’arrêter, ravivant ma mémoire avec une douleur inimaginable. « Are you .. gonna kill me ? Comme tu l’as fais pour mes parents ? » Ma grand-mère se tue, impassible. Elle se mit ensuite à soupirer lorsqu’elle remarqua que j’avais fais reculée de quelques pas. « My sweet Faline. Je ne vais pas te tuer, ni te déposséder de ce que tu possède de plus cher » Je reculais toujours, heurtant bientôt le mur. « Tu as tuée ton propre fils car il faisait de la sorcellerie, qu’est-ce qu..qui me prouve que tu ne feras rien de tout ça sur moi ? »

Oui, je pensais réellement qu’elle allait me tuer. Moi, sa petite fille. Je venais bien de découvrir qu’elle avait tuée son propre fils. Ma grand-mère avait toujours été une femme distinguée, avec une apparence amicale et froide à la fois. Elle était versatile, et c’était sûrement un trait de sa personnalité que j’avais pris au fil du temps. Ma grand-mère venait de m’expliquer qu’elle attendait le moment où j’userais de magie pour me faire comprendre mon destin. En tant que servante de la nature, et donc en tant que protectrice. Elle m’annonça aussi que John, un sorcier avec lequel elle s’était alliée dans le passé avait lui-même décidé d’organiser une chasse aux sorciers. Pour ceux qui usaient de la magie avec excès. Mais en vérité, pour anéantir ceux qu’il jugeait nuisible à son sombre dessein. Je ne lui ai pas pardonnée. Cela m’aurait été trop difficile. Néanmoins, elle restait ma grand-mère et celle qui avait veillée sur moi durant de nombreuses années. Elle m’avait donnée tout ce qu’elle avait pue, en repensant chaque jours à ce qu’elle avait fait. Ce qu’elle m’avait fait et ce qu’elle s’était fait. Elle me mit en garde au sujet de la magie, de nombreuses heures durant. Et calmement, je me souviens l’avoir écoutée. Je me souviens aussi l’avoir entendue ensuite monter à l’étage et y redescendre de nombreuses minutes plus tard, avec une valise et un grimoire à la main. Grimoire qu’elle m’avait tendu et remit de droit. Elle s’était ensuite décidée à partir. Je ne me souviens pas clairement pourquoi. Je crois qu’elle avait besoin de se faire pardonner auprès des esprits, que sa rédemption ne faisait que commencer. Et qu’elle devait terminer en se confrontant à John. J’avoue maintenant, avoir cherché à me venger auprès de lui. Pour ce qu’il m’avait retiré, pour mes parents. Mais maintenant encore, je pense que c’est le destin. Je n’aime pas m’apitoyer sur le passé, je ne suis pas faite pour le faire. En vérité, je pense que je ne m’en donne pas le droit. Port Hudson a changé, désormais. Depuis la révélation. Je ne pense pas que ce soit seulement notre ville qui a changé, je pense que c’est le monde entier. Les vampires se sont montrés à la planète entière, et de ce fait, il est beaucoup plus difficile de protéger les humains. Que je me suis jurée de protéger, parce que c’est ainsi que mes parents auraient voulus me voir agir. C’est ma manière à moi de leurs montré qu’ils peuvent être fier de moi pour quelque chose, où qu’ils soient. I have to move on.