« Czarina, viens ici ma fille. » « Père ? » « Tu lui ressembles vraiment beaucoup…» « À qui donc Père ? » « Ne pose donc pas de question ! Viens, nous allons au Palais ! » Et je le suivais en silence. Père est un des conseillers du Tzar Nicolaï Romanov, ainsi, je venais d’une famille assez riche de Saint-Pétersbourg. Le Palais, je n’y avais encore jamais mis les pieds. Après tout, je suis encore bien jeune, je n’ai que 6 ans. Et comme toute fille de la haute société, j’ai été élevée dans les bonnes manières. Sauf que rapidement, je me rendais compte que j’avais été éduquée encore plus sévèrement. Je l’ai su que je l’ai rencontrée, elle… Anastasia. Je savais que nous étions nées le même jour, à quelques minutes de décalages, mais jamais je n’aurais cru que nous nous ressemblions autant. On aurait pu croire deux jumelles. Comment était-ce donc possible ? Ne suis-je pas la fille de ma mère ? La fille de mon père ? Alors comment une telle ressemblance ?! « Alors, c’est toi qui va jouer mon double ? » Double ? Ainsi donc la raison de ma présence au palais… J’allais devenir l’ombre d’une autre, de la princesse Anastasia. Tout de suite, je m’inclinais devant elle tout en acquiesçant. Je la détestais déjà… Je pensais qu’elle allait se moquer de moi, mais non, tout ce qu’elle fit, c’est prendre mes mains dans les siennes. « J’espère que nous deviendrons de bonnes amies ! » Son sourire était tellement chaleureux ! Elle était belle avec sa chevelure brune et ses yeux bleux.

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« Ana ? Ana ?! Réveilles-toi?! » « Que… Qu’est-ce qui se passé? » « Nous devons partir, vite! Le Palais est attaqué, nous devons fuir ! » Je l’ai tirée de son lit, tout comme on m’avait tiré du mien. Oui, je logeais toujours au Palais malgré mon changement physique. 10 ans se sont écoulés depuis ma première rencontre avec Anastasia. Je n’étais plus son double depuis longtemps, nous, j’avais trop changé. Alors qu’elle avait conservé sa magnifique chevelure brune bouclée, les miens s’étaient éclaircis aux fils des années jusqu’à en devenir blond. EEt pourtant, je vivais toujours avec la famille royale. Oui, Ana était devenue ma meilleure amie, et le roi était presque un père pour moi. J’entendais beaucoup de rumeurs également, comme quoi j’étais plus jolie, mieux élevée que la princesse elle-même. Et les entendre me faisait toujours aussi plaisir. Au moins, je vivais maintenant pour moi, et non plus pour elle !

La révolution avait sonné. Je courrais dans les couloirs, entraînant Ana avec moi. Des cris, des pleurs, des coups de feu s’élevaient partout. J’avais peur, tellement peur… Mais je devais la sauver, nous sauver… Et tout à coup, mon regard s’arrêta sur un corps inanimé… « P… Père ? Non… Papa… PAPA ! » Il ne pouvait pas… et pourtant, il était couché à terre, baignant dans une mare de sang, sans bouger. Un cri d’horreur s’échappa alors de mes lèvres. Et je tombais à genoux, je le secouais de toutes mes forces, sans espoirs. Je pleurais, encore et encore, tandis qu’Ana me suppliait de me relever, de la suivre, de fuir… Soudain, un coup de feu plus proche me fit reprendre mes esprits. Et nous avons continué notre course jusqu’à l’extérieur du palais… Et puis…

« Ana ? ANA ?! Où es-tu Ana ?! » La foule nous avait séparé. Je courrais à sa recherche, me faisant bousculé partout, avant de finalement sentir une main saisir mon poignet. Et à cet instant, j’ai cru mourir… Cet homme allait me tuer. J’ai crié, crié à en briser ma voix. Puis plus rien…

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« Alex, je te présente Sloaàn. » Il était beau, vraiment beau… « Enchanté mademoiselle. » « Monsieur… » 50 ans, voilà maintenant 50 ans que je suis devenue une vampire, 50 ans que j’ai quitté la Russie pour parcourir le monde. L’Allemagne fut mon premier lieu de refuge avant que je ne vienne en Angleterre. Et voilà maintenant 2 ans que je joue les nobles anglaises. J’avais une famille ici, sous mon contrôle bien entendu. Le contrôle de la pensée, mon jouet préféré. Et je m’amusais. C’était tellement agréable de voir tout ce petit monde sous mon autorité, à faire tout ce que je voulais. J’adorais ça… Et bien sûr, aucun problème pour me nourrir ! Et bientôt, j’allais me marier. Bien entendu, une fille de mon âge se devait de se trouver un époux… Et cet Alexander semblait être le parfait prétendant. L’avoir en poche ne fut pas des plus difficiles. Je n’ai même pas eu à utiliser mon petit pouvoir. Sauf que, bien entendu, toute bonne chose à une fin…

« Que.. Qu’est-ce que c’est que ça ?! Qu’es-tu en train de faire Sloaàn ?! » Non… Non, il ne pouvait pas… Comment ais-je fait pour ne pas l’avoir entendu rentré ?! Je laissais alors le cadavre tomber à terre. Son regard était effrayé, mais aussi dégoûté face à ma vue. Pas étonnant, j’avais la bouche en sang… « Alex… Je…Je peux t’expliquer. » « Ne t’approche pas de moi ! Espèce de sale monstre ?! Qu’as-tu donc fait ?! » Mon cœur se brisa alors. Il avait peur de moi, je lui dégoûtais… Et dire que j’avais été assez conne pour tomber amoureuse de lui ! Je savais pourtant très bien qu’une relation entre une vampire et un humain était impossible… « S’il-te-plait Alex… » « Ne me touche pas ! » Il allait s’enfuir… Non, s’il le faisait, il allait le dire à tout le monde. Je sautais donc sur lui, avant de planter mes crocs dans son cou… Jusqu’à ce qu’il tombe, et que je reprenne mes esprits… « Alex… Alex ? » Quelle pauvre imbécile ?! Non, il ne pouvait pas mourir… Je ne savais vraiment plus quoi faire… Est-ce la folie de l’amour qui m’a fait prendre cette décision ? Pourquoi ais-je fui alors ? J’aurai dû rester avec lui… Mais comment aurait-il prit sa transformation ? Et si il s’était laissé mourir ? Je ne savais pas… Je ne savais rien… J’ai juste fui…

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Port Hudson, voilà maintenant 2 ans que je suis ici, 2 ans depuis la révélation des vampires aux yeux de tout le monde. Quels imbéciles ?! Pourquoi avoir fait ça ?! Maintenant, nous étions fuis comme de la peste, regardés comme des monstres, ou alors comme des aliments à bouffer. Je détestais ça. Je ne pouvais même plus me nourrir comme je le voulais, planter mes crocs dans une bonne chair tendre. Vraiment du n’importe quoi et je détestais ça ! Pendant toute ma vie de vampire, je m’étais amusée à chasser mes proies, à m’amuser avec, même si depuis Alex, je le faisais moins. Oui, il hantait encore mes pensées, même après 60 ans… Parce que le véritable amour ne s’efface pas aussi facilement… Surtout quand on l’a juste devant nos yeux !